Une carte scolaire explosive sur le Territoire de Belfort

2 longs mois, des réunions, des audiences, des boycotts d'instances pour obtenir un vote contre des 29 membres du CDEN sur 30.

C’est historique sur le Territoire de Belfort, jamais le CDEN n’avait autant fait le plein pour débattre de la carte scolaire. Du côté des élus des collectivités, ils étaient tous là, tant les titulaires que les suppléants et même le député s’était rendu disponible.

Une carte scolaire incompréhensible

Ce CDEN vient clore une période de concertation en instance dans le cadre du CSASD. En tant qu’élus du personnel, nous avons alerté, fait des propositions, demandé des rectifications de chiffres et argumentés dans une intersyndicale unanimement indignée par la méthode (ou plutôt la non-méthode) proposée par la DSDEN cette année.

Le « Champ d’étude » qui est le nom donné aux prévisions d’ouvertures et de fermetures de classes, est basé sur des données très peu fiables, que nous avons tenté de faire rectifier en vain tout au long du processus. Il a ciblé cette année 40 écoles, soit près d’un tiers des écoles du département… au final, sont prononcées :

  • 3 ouvertures : Maternelle Simone Veil à Belfort, Primaire Anne Franck à Danjoutin et RPI Anjoutey
  • 15 fermetures :
    • Maternelles : Aubert, Bartholdi, Metzger, Dreyfus-Schmidt, Martin Luther King à Belfort, Joncherey et Pergaud à Delle,
    • Élémentaires : Bolle à Beaucourt, Lévy-Grunwald, Pergaud, St Exupéry, Aragon à Belfort, Montreux-Château, Les marronniers à Delle,
    • Primaire : Frahier à Valdoie,
    • RPI : Les Champs-sur-l’eau, Dorans, Roppe,

ainsi que la suppression du poste de Conseiller Pédagogique Départemental Musique, et la création d’un poste au CREA.

Forcément, des écoles où il n’a pas été possible d’ouvrir, risquent de rencontrer des problèmes d’effectifs pléthoriques à la rentrée. Il faudra alors procéder à un comptage des élèves présents et ouvrir une classe provisoire (sur quels moyens ???) en cas de besoin. Nous avons demandé une attention pour les maternelles Jacques Pignot à Bavilliers, Les Écureuils à Offemont, Bornèque à Beaucourt, Grandvillars et Giromagny ; pour l’élémentaire Les Hirondelles à Offemont, et pour les RPI d’Argiésans et des Écrevisses.

Un vote qui sanctionne une carte scolaire injuste et inéquitable

Beaucoup de déclarations ont été faites du côté des représentants des personnels, de la FCPE, des DDEN, et des maires. La nôtre ici.

Au final, certaines écoles, alors que les effectifs sont là, connaissent une fermeture ; alors que dans d’autres, c’est une ouverture alors que les prévisions d’effectifs sont faibles. Toutes les prises de paroles demandant des éclaircissements sur la méthode sont restées sans réponse, donnant l’impression soit d’un exercice non maîtrisé, soit de décisions favorisant certaines écoles au détriment d’autres.

Avant le vote, les organisations syndicales et la FCPE ont présenté une motion demandant l’annulation des 14 fermetures de poste, motion adoptée par le CDEN.

À l’unanimité moins une voix, le projet de carte scolaire a été logiquement rejeté par les membres du CDEN, sanctionnant l’injustice et l’iniquité des propositions.

Le Préfet a demandé une réflexion nécessaire, avec une prospection à 3 ans, pour anticiper et voir la réalité démographique pour mieux ancrer les décisions d’ouvertures et fermetures. Avec les maires, il faut construire une concertation sur le bâti scolaire et penser des RPI plus gros. C’est donc une autre méthode qui sera à l’œuvre l’an prochain, ce qui nous avons tous appelé de nos vœux.