Direction d’école – Groupe de travail « Consultation et suivi des fonctions de directeur »

Ce groupe de travail qui répondait à une demande ministérielle avait pour objectif de consulter le bilan des réunions qui se sont déroulées dans le département avec les directeurs d’écoles.

Après un échange rapide des différents syndicats sur les difficultés rencontrées (manque de temps de décharge, tâches administratives trop nombreuses, compensation financière pas à la hauteur du travail et des responsabilités…) par les collègues et leur position respective sur l’éventuelle création d’un statut de l’école ou du directeur, Monsieur l’Inspecteur adjoint a procédé à la présentation du bilan.

Le Sgen-CFDT a rappelé sa position favorable à la création d’un statut de l’école permettant de donner de l’autonomie aux écoles et de mieux reconnaître les missions du directeur d’école et ses responsabilités face aux décisions prises au sein de l’école.

Bilan

Actuellement, on compte 435 écoles dans le Doubs dont 132 écoles maternelles.

Chaque année, on compte entre 65% et 75% de collègues retenus sur les candidats à la liste d’aptitude à la direction.

Globalement, le profil des candidats à la liste d’aptitude a changé, et beaucoup de collègues sont dans une logique de stratégie de mouvement. Il y a de très jeunes collègues. Il y a également des collègues qui ont une faible mobilité et qui souhaitent une seule direction d’école dans laquelle ils sont ou qu’ils connaissent bien.

Fort heureusement, il reste quelques collègues qui ont le désir d’animer une équipe et de mener des projets dans leur écoles.

21 réunions se sont tenues dans le département, et 245 directeurs y ont assistés.

Les constats sur les besoins du département sont :

  • Aide administrative
  • Amélioration du régime des décharges
  • Recherche de sens
  • Formation continue
  • Revalorisation salariale
  • Statut : réponses très hétérogènes mais majoritairement les directeurs ne sont pas favorables à une modification du statut qui lui conférerait une autorité hiérarchique. Une proportion non négligeable de directeurs sont d’accord sur la nécessité de faire évoluer le statut, de le clarifier sans pour autant revendiquer d’être installé comme un chef d’établissement du premier degré
  • Utilisation de la seconde journée de pré-rentrée.
  • La fin des EVS : point de rupture
  • Difficultés face aux problématiques d’autorité parentale, de conflits ouverts entre les parents
  • Problème de remplacement des enseignants
  • Importance de la secrétaire et de la proximité de l’équipe de circonscription. Peu de lisibilité de ce qui se joue au-delà de la circonscription
  • Gestion compliquée des déclarations de grève
  • Difficulté à trouver des informations réglementaires.

Plusieurs situations et missions des directeurs ont été soulevées et discutées :

La question de responsabilité engagée des directeurs est abordée dans le cas notamment de la gestion des absences des élèves, et les directeurs qui font le choix de ne pas répondre au téléphone pendant leur temps de classe, ou de ne pas ouvrir la porte à des parents en laissant leurs élèves.

Monsieur Mielle a rappelé le cadre juridique selon lequel un directeur est responsable légal de cette gestion des absents, cependant tout le monde s’accorde sur la difficulté face à ces choix à faire.

Il n’y a pas de bon choix possible : laisser sa classe pour aller ouvrir à un élève retardataire OU laisser l’élève retardataire sur le trottoir et continuer à faire classe ?

L’accent est mis sur la nécessité d’outils et d’aides supplémentaires !

Monsieur Mielle souhaite réaffirmer son respect aux directeurs d’écoles et aux tâches qu’ils assument.

Monsieur Mielle précise que le directeur a le pouvoir de décision à endosser régulièrement et de ce fait, il n’est pas un simple collègue, donc le « faire équipe » ne fonctionne pas à tous les coups.

« Le travail d’équipe a été décrété en 1989 par L. JOSPIN, or il ne se décrète pas, il se construit ! »

Il convient de rappeler que dans toutes les affaires de justice, le directeur est en ligne de mire, ils sont responsables. Leurs décisions entrainent cette responsabilité.

Le directeur ne doit pas être le chef tout puissant d’un établissement du premier degré mais il ne faut pas oublier que si les décisions sont arrêtées en collégialité lors des conseils de maîtres, à la fin c’est le directeur qui est responsable de la décision prise.

La relation avec les parents qui devient de plus en plus inconfortable est soulevée. C’est à nouveau le directeur qui est en charge de cette mission.

La question de l’accompagnement par des moyens humains, des outils, est centrale car les directeurs sont seuls sur le terrain. N’oublions pas que les gens sont de plus en plus procéduriers !

Monsieur Mielle reconnait combien les missions et les responsabilités des directeurs sont importantes pour le fonctionnement des écoles.

Il revient sur l’entretien d’inscription de la LADE qu’il considère trop court et trop limité pour juger des capacités d’un collègue à assumer les fonctions.

La formation continue est mise en lumière par son absence, il est demandé une inscription au PAF plus conséquente.

Il est demandé de diversifier les types de formation, de mettre en place des protocoles sur des situations particulières.

 

La gestion des conflits, y compris les conflits internes entre collègues.

Les tâches administratives qui sont trop nombreuses.

Sur Besançon, les directeurs font double tâche (ONDE et gestion administrative mairie de Besançon)

L’inspection académique pense qu’il y a des solutions, même si aujourd’hui la mairie de Besançon n’utilise pas ONDE car outil spécifique qui gère également périscolaire.

Il faut demander aux mairies d’effectuer les démarches directement dans l’onglet mairie de ONDE !

 

Sur toutes ses questions et remarques, Monsieur Mielle a apporté comme réponse son désir de soutien. « On se doit d’être à leurs côtés » a précisé Monsieur Mielle.

 

Afin de répondre localement à certaines problématiques, les organisations syndicales demandent à ce que la seconde journée de pré-rentrée soit rendue aux équipes et cela permettrait de reconnaître le travail fourni sachant que de toute manière, de nombreux collègues la passe déjà dans leur école.

Dans le département il avait été décidé que cette deuxième journée soit laissée aux écoles il y a quelques années. Puis cela a été retiré, faute des demandes injonctives de formations.

Si l’inspecteur d’Académie accepte que cette journée soit mise à disposition des enseignants, ils craignent que des enseignants qui contesteront de rentrer un jour plus tôt dans leur école, et des directeurs peuvent se retrouver avec la moitié de leur équipe.

« Nous devons rendre compte des actions menées dans le cadre des politiques éducatives. »

La question se pose de redonner aux équipes les 6H de cette deuxième journée afin de se réunir à un instant où elles en auraient besoin.

L’Inspection académique entend la demande de souplesse mais précise que le passé a montré que I’on s’aperçoit souvent après que les choses ne sont pas faites. Toutes les revendications concernant le temps tombent à l’eau au fil du temps.

L’Inspection académique acte cette décision. 6H seront rendues aux équipes afin de se réunir la seconde journée ou plus tard dans l’année.

Le rôle pédagogique du directeur (organisation des 48H)

Le nombre et la tenue des équipes éducatives et ESS est soulevé. Notamment pour les directeurs qui sont amenés à assister de très nombreuses réunions de ce type et pour qui la tenue est impossible sur temps scolaire !

Il est demandé de prendre en compte le temps passé par les directeurs lors des réunions ESS et Equipes éducatives. Réponse est faite qu’ils disposent de réduction des heures APC.

Monsieur l’Inspecteur d’Académie a exposé ce qui va être mis en place dans les prochaines semaines :

Rencontre avec les deux associations des maires : carte scolaire, dérogations, services civiques communs périscolaire et scolaire, besoins en ATSEM, PPMS

Mesure à 24 en maternelle et GS dédoublés en REP+/REP. Des académies ont fait le choix des REP+, ou des GS au détriment des CE1. Dans le Doubs, le choix s’est porté sur le dédoublement en éducation prioritaire, les GS à 24 partout et finir les dédoublements en CE1.  La question se pose pour les classes à 25 en GS, doit-on ouvrir une classe supplémentaire ?

Monsieur l’Inspecteur d’Académie insiste sur la nécessité de récupérer des postes pour alimenter la brigade de remplacement.

Cette année, il y a eu trop d’annulations de stages faute de remplacements !

Monsieur l’Inspecteur soulève un point critique, celui de se rapprocher des seuils cibles, et de favoriser 27,2 pour une cible à 27 OU favoriser 24,2 mais « gâcher un poste » qui pourrait abonder brigade de remplacement ?

Sur la question des dérogations, Monsieur l’Inspecteur d’Académie a précisé que dans certains cas où les mairies les prennent en compte, cela peut engendrer la création d’un poste. Les effectifs pris en compte doivent être ceux hors dérogation.