EAP : réforme des diplômes et moyens de la mission d’enseignement

Le cadrage des réformes du Bac défini par l'Éducation nationale impacte bien évidemment les diplômes de l'enseignement agricole et ce à divers titres.

En effet, les nouveaux contours du Bac général impactent l’ancien « bac S EAT », notamment sur la question des « doublettes » (enseignement de spécialité proposé sur 2 disciplines) puisque nos établissements n’ont qu’une section. Dans la logique de la réforme, nous avions peur de nous voir imposer une seule doublette ; finalement le ministère autorise de pouvoir proposer 2 doublettes.

Il revient donc à chaque établissement, par vote au CA, de se positionner sur ce choix entre 2 doublettes. Cependant le dilemme se situe entre mettre en avant notre spécificité (biologie-écologie et agronomie) ou offrir un palier d’orientation large pour les diverses poursuites d’études, sans connaître à ce jour les critères de recrutement qui prendront effet sur les formations post-bac.

L’autre chantier, toujours en cours, est la refonte de notre bac technologique STAV, qui doit lui aussi épouser les contours de la réforme de l’EN. En effet le référentiel de formation toujours en projet et en discussion interroge notamment sur la place et la valorisation du stage individuel en milieu professionnel (5 semaines), qui jusqu’ici faisait l’objet d’une épreuve orale spécifique à l’examen et qui maintenant ne serait qu’un axe potentiel de l’épreuve orale du bac.

 

Les moyens de la mission d’enseignement

Au niveau national, il est prévu une baisse de 50 ETP dans le corps enseignant. Une feuille de route a été établie par la DGER pour gérer au mieux cette baisse imposée par le gouvernement, baisse proportionnellement bien moindre que celle imposée à l’EN. Il n’en reste pas moins que c’est un mauvais signal, dans un contexte de diminution des recrutements d’élèves au niveau national.

 

Le sujet pour l’Enseignement Agricole est « comment améliorer le recrutement et donc l’attractivité de nos formations en diminuant de 50 ETP le volume d’enseignants ??? »

Toutes les pistes sont évoquées et discutées. Cependant la piste des « seuils de recrutement » et « seuils de dédoublement » fait actuellement grand bruit. L’axe de travail de la CFDT dans les instances nationales se résume comme suit « concernant les seuils, la CFDT est ouverte à leur assouplissement encadré, et a proposé de les relever de 3 élèves (certaines équipes le demandent, et parfois le font), de mettre en place des expérimentations, et de faire confiance aux équipes pédagogiques et de direction, avec une augmentation de la DGH non affectée, actant un principe d’autonomie des établissements. Il n’a jamais été question de remplir (sans dédoublement) toutes les classes à 32 élèves ! ».

Reste que ces relèvements de seuils risquent de se frotter aux principes de réalité (comment accueillir dans un labo 19 élèves s’il est prévu avec 16 paillasses ?) et qu’il ne sera surtout pas suffisant pour relancer les recrutements dans nos établissements…

 

Concernant les CFAA/CFPPA

Les impacts de la loi d’avenir continuent à créer des angoisses justifiées dans les centres de formation, tant les réponses aux nombreuses questions restent très floues, notamment :

  • les rattachements des diplômes aux diverses branches professionnelles (quelles modifications des contenus, des architectures ??) ;
  • quel mode de rémunération des formations et surtout à quelle hauteur ?
  • quelle gestion territoriale des ouvertures de classes dans les CFAA (la loi avenir permet notamment d’ouvrir facilement un CFA, ce que certaines Maisons Familiales de la région ont déjà validé) ;
  • quelle gestion concrète des apprentis qui pourront entrer en formation à tout moment du cycle (classes de « rattrapage », FOAD ???).

Dans un tel contexte, la remise à plat de la partie 2 du protocole de gestion des agents des CFAA-CFPPA (qui cadre les conditions de travail et de rémunération des contractuels sur budget), annoncée depuis longtemps, risque d’être repoussée aux calendes grecques…