La dissolution de l'Assemblée Nationale décidée par le Président de la République a eu des conséquences qui impactent directement l’Éducation nationale et que nous voyons déjà dans notre académie.
Notre analyse locale
De nombreuses opérations de préparation de rentrée sont suspendues jusqu’au 7 juillet, date du deuxième tour des élections, ce qui engendre, dans les écoles du premier degré notamment, de grandes difficultés dans la préparation de la rentrée. En effet, de nombreuses écoles attendent des décisions d’ouvertures de classes, et, par conséquence, cela gèle la nomination des personnels sur ces postes. Elles et ils attendent toujours leur mutation !
Selon nos dernières informations, les procédures d’ajustement de carte scolaire devraient se tenir le 9 juillet à 14h pour le département du Doubs, mais reportées fin août pour le Territoire de Belfort, par exemple. Pour respecter le calendrier de préparation de rentrée, l’administration va devoir prendre des décisions rapidement et sans concertation ni avec les syndicats, ni avec les collègues concernés. Ceci nous interroge sur la place du dialogue social.
Et ce n’est qu’un exemple puisque toutes les commissions du premier degré sont suspendues… que ce soient celles concernant l’ASH (Adaptation Scolaire et Scolarisation des élèves Handicapés) qui couvre des structures ou des dispositifs tels que les ULIS, SEGPA, IME… et par conséquent les collègues qui y interviennent, ou celles concernant les directeurs et qui jouent un rôle crucial en facilitant la coordination, la gestion, et l’amélioration continue des écoles… Pour résumer, c’est tout le premier degré qui est paralysé !
Dans le second degré, ce sont les collèges qui sont les plus touchés. Les CSA SD (Comité Social d’Administration de Service Départemental) ne pourront pas étudier les demandes de groupes supplémentaires nécessaires à la mise en place du choc des savoirs. C’est une situation totalement ubuesque !
Devant ces difficultés, les syndicats ont alerté les DSDEN et le rectorat.
Au-delà de toutes ces difficultés qui sont la cause directe de cette dissolution, nous sommes inquiets des conséquences sur l’école de demain en fonction des résultats des futures élections.
En tant que syndicat engagé pour le progrès social et la démocratie, nous défendons avec force et conviction les principes républicains : égalité, liberté, laïcité et tolérance.
Que ferons-nous quand notre nouveau Ministère voudra réécrire l’histoire sur la seconde mondiale ou la colonisation, par exemple ? Quand les valeurs citoyennes que nous devrons promouvoir seront traditionnelles et nationales ? Comment intégrerons-nous les enfants différents ? Que pourrons-nous faire quand les financements seront fléchés en priorité pour l’école privée ?
Contrairement à l’extrême droite, nous soutenons une École publique, laïque, gratuite, obligatoire et ouverte à tous les enfants et adolescent.e.s.
Ne cédons pas à l’illusion de solutions simplistes aux difficultés actuelles. Elles n’ont jamais fonctionné et sont dangereuses pour notre École et la démocratie.
Nous invitons chacun⋅e à agir pour voter et faire voter autour de lui contre l’extrême droite, lors des élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024
Notre analyse nationale
- Agir contre l’extrême-droite
Parce que notre projet est un système éducatif pour toutes et tous, où chacun a une place et peut réussir, il est incompatible avec le projet de l’extrême-droite. Parce que nous défendons un projet de société où chacun⋅e a les mêmes droits quelque soit son sexe, son orientation sexuelle, son origine, sa religion, il est incompatible avec le projet de l’extrême-droite. Parce que partout où il est passé l’extrême-droite a réduit les droits des travailleurs, nous devons tout faire, individuellement et collectivement pour l’empêcher d’arriver au pouvoir.
Chaque vote compte à commencer par le votre. Faire une procuration prend 10 minutes. Attention, l’abstention et le vote blanc profitent mathématiquement aux partis d’extrême-droite.
Ça peut consister à distribuer un tract à tous les majeurs présents sur votre lieu d’exercice professionnel. Nous vous proposons des actions collectives auxquelles vous pouvez vous associer dès le 22 juin -> trouver un rassemblement près de chez vous.
Nous mettons à jour régulièrement les informations à ce sujet dans l’article ci-dessus.
- Rentrée 2024
Notre syndicat a rencontré la ministre Nicole Belloubet sur des questions brulantes d’actualité :
⋅Les programmes de mathématiques et français cycle 1 et 2 ne seront pas publiés avant le 7 juillet. Il appartiendra donc au prochain gouvernement de décider de leur avenir : publication telle quel avec ou sans report de l’application, relance d’un cycle de concertation pour les faire évoluer, abandon. Concrètement, leur mise en application au 1er septembre devient très peu probable. Toutes les annonces locales sur des formations ou des temps obligatoires sur les journées de pré-rentrée sont donc à mettre en stand by.
⋅Les opérations d’ajustement de carte scolaire ont été suspendues à l’initiative du ministère pour « éviter toute instrumentalisation des décisions au profit de la campagne électorale ». Nous avons dit à la ministre combien cette décision met en difficulté les collègues en attente d’affectation, les directeur.ices en attente de la structure définitive de leur école, les services administratifs pour réaliser les affectations.
⋅La ministre nous a informé avoir donné son accord pour le recrutement des listes complémentaires… là où elles existent évidemment. Sa préoccupation, nous a-t-elle dit, est d’avoir le maximum de titulaires dans les classes.
⋅L’extension des évaluations nationales à chaque année de la scolarité du CP à la seconde est actée. La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques avec l’ensemble de l’intersyndicale s’est opposée à cette généralisation sur le fond d’abord, mais aussi sur la forme, la charge de travail supplémentaire occasionnées n’étant pas reconnue. Dans ce cadre, plusieurs actions sont en cours :
- la pétition à signer : https://www.sgen-cfdt.fr/actu/evaluations-imposees-laissez-nous-travailler/.
- une proposition de vœu à faire voter en conseil d’école
- une communication en direction des parents à la rentrée
⋅La réforme de la formation initiale, si elle n’est officiellement ni reportée ni abandonnée, a du plomb dans l’aile. D’une part, les projets de décret ne pourront pas être signés avant le 7 juillet, car ils nécessitent un passage au Conseil d’État qui aura lieu après cette date. D’autre part, certaines universités ont décidé de ne pas mettre en œuvre les modules de préparation au concours à la rentrée, considérant que ce qu’on leur demandait était impossible dans de tels délais.